Publié le 2 décembre 2011
Revue de presse - Vogygen va faire parler d'elle

Cinq ingénieurs ont quitté Orange Labs pour lancer leur propre société, Voxygen. Depuis hier, la PME propose officiellement un savoir-faire inégalé en France en matière de synthèse vocale.

Ils se sont lancés. Après avoir conçu un logiciel de synthèse vocale pour Orange Labs, cinqingénieurs (Lene Kruse, Édouard Hinard, Thierry Moridenc, Paul Bagshaw et Olivier Rosec) sautent le pas en créant leur entreprise, «Voxygen». Leur objectif: développer leur logiciel dans des domaines autres que la téléphonie.

Technologie inégalée en France

Créer des voix capables de réciter un texte écrit électroniquement au préalable, ils ne sont pas les seuls à le faire. L’innovation tient dans l’infinie possibilité de voix proposée, capables de reproduire différentes facettes de l’expressivité vocale. De la plus institutionnelle à la plus drôle (sorcière, accent québécois, enfant, robot,etc.) et en un temps de conception record: une journée. Dans un studio d’enregistrement, les acteurs lisent une multitude de phrases afin de couvrir un maximum de syllabes avec un type d’expression. À partir des entités phonétiques recueillies, l’imbrication des sons permet, au final, de former des mots. «Il n’y a que trois entreprises au monde, dont la nôtre, capables de proposer ce type de technologie avec des voix expressives et européennes», assure Édouard Hinard, directeur délégué de Voxygen. Au mois de septembre, le noyau dur crée la société, après avoir obtenu une licence d’utilisation du brevet, propriété de France Telecom. Pour l’instant, seul Édouard Hinard et Lene Kruse, directrice de communication, ont, après avoir quitté leurs fonctions chez Orange, mercredi soir, pris leurs quartiers dans les locaux du pôle Phoenix de Pleumeur-Bodou. Le reste de l’équipe les rejoindra avant le mois de juin, suivie d’Éric Renaud, employé chez Open, et d’Hélène Raoul, technicienne chez LCI.

Cinq segments de marchés visés

Aujourd’hui, les deux associés rencontrent leur premier client. Ils visent cinq segments du marché qui s’offre à eux. Pour commencer, ils restent humblement dans le sillage de la téléphonie d’entreprise. Dans leur ligne de mire, la SNCF, pour qui ils ont déjà reconstitué la célèbre voix de Simone Hérault, pour leur serveur téléphonique du Transilien: «À partir de cette voix, nous pourrions élaborer les annonces des quais de gare. La SNCF colle bout à bout des mots enregistrés au préalable. Avec notre système, les possibilités de phrases seront illimitées. La privatisation des lignes de chemin de fer approche; la SNCF aura sûrement besoin que les usagers identifient la compagnie, grâce à une voix», espère le directeur.

Des voix expressives et personnalisées

Un des autres marchés brigués est celui du handicap et de la santé. Les personnes privées de la parole (malades ou personnes âgées) pourront se servir de ce logiciel: «Ces personnes ont besoin d’une voix qui ne soit pas impersonnelle. Avec l’hôpital de Saint-Brieuc, nous avons fait un test en enregistrant la voix d’une personne avant que celle-ci la perde. Cela lui a permis de communiquer avec sa propre voix entapant ses mots sur une tablette». Ambitieux, les ingénieurs projettent d’atteindre le marché des jeux vidéos d’entreprises les «Serious game», jeux de formations. «La voix de synthèse permet une meilleure immersion des joueurs et remplacerait les messages enregistrés», a déjà envisagé l’équipe. Le marché du web et de la communication sont d’autres cibles. «Je rêve de publicités ciblées vocalisées, sourit le directeur, nous avons déjà créé des voix pour une application destinée à un réseau social nommé “Vox Cards”, qui permet d’envoyer des messages parlant entre membres.» Mettre au point une synthèse vocale embarquée dans les Box ou les téléphones sont autant d’autres objectifs de Voxygen. De cette technologie pourrait émaner, par exemple, un guideaudio des programmes de télévision. Ces technologies peuvent aider les gens à communiquer mais aussi rapprocher les entreprises des consommateurs. Les ingénieurs de Voxygen déballent leurs cartons mais quand ils affirment qu’ils ont des idées à revendre, on les croit sur parole.

Source : le Télégramme, 2 décembre 2012

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