Publié le 29 juin 2012
Revue de presse - ST Industries. De l'éolien dans l'air

En prenant le contrôle de Décarmor (Trégueux), le groupe d’usinage ST Industries, qui possède UCN Méca, à Cavan, se donne de l’aire. Et regarde vers le large, avec en point de mire le chantier des éoliennes off-shore de la baie de Saint-Brieuc.

Ils ne roulent pas des mécaniques, pourtant ils pourraient. Ils ne brassent pas (encore) d’air, pourtant ils aimeraient. Eux, ce sont les Lannionnais Thierry Troesch et Alexandre Soto. Anciens directeurs d’Alcatel et de RFS (Radio Frequency System), les deux associésde STIndustries s’apprêtent à prendre le contrôle de la société Décarmor de Trégueux. Un rapprochement qui va faire du groupe régional, spécialisé dans l’usinage, un des acteurs majeurs de la sous-traitance en mécanique de précision en Bretagne.

De 75 à 100 salariés

Jusque-là spécialiste de la production en petites séries via ses trois sociétés (Armor Précision Méca, à Langueux, Breizh Usinage Services, à Pleyben, et UCN Méca, sur la zone de Kerbiquet, à Cavan), ST Industries, par le renfort de Décarmor, entre dans le milieu du «décolletage». Ou l’art de produire des pièces en nombre supérieur, en l’occurrence «entre 500 et 15.000exemplaires par mois», note Alain Le Gal, patron de Décarmor, prêt à transmettre le témoin à la rentrée. En passant de trois sites de production à quatre, en employant non plus 75 mais 100 salariés, ST Industries, qui travaille aussi bien pour l’industrie automobile que pour l’océanographie ou la robotique, va pouvoir envisager un «chiffre d’affaires de 11M€, contre 6,4M€ actuellement», précisent Thierry Troesch et Alexandre Soto. Une «masse critique» de nature à rendre l’ensemble «plus compétitif et plus réactif au plan commercial». Notamment par le biais d’une «mutualisation de moyens» et d’une «offre plus complète et complémentaire à l’adresse de la clientèle».

L’éolien offshore à l’horizon

Un nouvel élan qui donne de l’ambition aux deux cogérants (et co-actionnaires) qui, hier, ont souligné l’espoir que génère le futur chantier de parc éolien offshore en baie de Saint-Brieuc. «Ce chantier de 2milliards à 2,5milliards € (le consortium Iberdréola prévoit 100 machines à l’horizon 2018, NDLR) peut être une chance pour nos entreprises bretonnes. Il faut que l’on s’organise pour prendre une part maximum de travail», plaide Thierry Troesch qui en qualité d’ancien président de l’UIMM Bretagne, sait de quoi il parle. «Notre avenir nous appartient», ajoute le patron qui, pour son groupe, s’emploie à se positionner «sur le marché de la maintenance». En clair, si la fabrication ex-nihilo des éoliennes se fera ailleurs(*), l’éventualité de disputer à la concurrence l’entretien des machines «et de leur tripaille» est une perspective qui motive. «En prenant le contrôle de Décarmor, on se met en tout cas en situation de pouvoir répondre présents», résument les entrepreneurs. Ce qui, dans le milieu de l’usinage, signifie clairement être en mesure de… ramener sa fraise.

Source : Le Télégramme, 29 juin 2012

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