Publié le 29 novembre 2011
Revue de presse - Programmeurs : code d'Armor plein phare!

Il y a les développeurs photo, les pros du développé-couché et puis il y a les développeurs tout court. À Lannion, ces informaticiens méconnus veulentsortir de leur bulle et se retrouver pourpartager leur passion. L’association Coded’Armor va les yaider.

Ils ont une tête, deux bras, et sous le clavier, un petit coeur qui bat. Ils bossent chez Orange, Alcatel-Lucent, au sein de start-up, et pour tout un tas de SSII(*). Eux, ce sont les développeurs, anciennement connus sous le nom d’analystes programmeurs. Des drogués de la ligne de code. Des athlètes du HTML, du C++, du java et autres langages barbares. Ces Champollion des temps modernes, capables de vous enquiller de la formule par paquet de douze et de donner naissance à toutes sortes de trouvailles technologiques sont derrière chacune de nos applications smartphone, web ou logicielle. À Lannion, cette drôle d’espèce, aussi discrète que bien représentée (on parle de plusieurs centaines d’emplois), est essentiellement tapie dans les bureaux du plateau télécoms. Pour autant, les uns et les autres, souvent voisins, se croisent bien plus qu’ils n’échangent et ne partagent. Et, c’est là le coeur du paradoxe: ils sont nombreux à vivre en solitaire, sinon dans la solitude, leur passion pour les algorithmes.

Échange de tuyaux

Pour tordre le cou à cette situation pas toujours bien vécue, Samuel Liard, développeur chevronné d’Orange Labs, et Benjamin Anseaume, patron de la start-up Sushee (édition de sites de jeux vidéos), installée rue Ampère, se sont entourés d’une poignée de collègues et d’étudiants de l’Enssat pour créer «Code d’Armor». Destinée à fédérer toute une communauté, cette association s’apprête à déposer ses statuts et à créer chaque mois l’événement. «L’idée, à partir du 6décembre (voir note «Pratique»), est de convier tous les développeurs ou étudiants qui le souhaitent à une petite conférence animée par un spécialiste sur un thème précis. Après la causerie, on se retrouve autour d’un verre et on débriefe», résume le duo qui veut remettre de l’humain dans le bazar, et surtout, permettre à chaque participant d’enrichir son cercle de connaissances et d’étoffer ainsi son carnet d’adresses. Une disposition bien utile en cas de bug, de plantage ou d’impasse dans l’écriture d’une page de codes.

Thérapie de couple

Mais derrière ce côté pratique, sinon pragmatique, se cache aussi un besoin de partager un même enthousiasme. Et l’envie d’échanger tuyaux, astuces et autres découvertes. Le genre de situation qu’on ne peut pas garantir tous les soirs au retour à la maison. «C’est super difficile de raconter sa journée de boulot à sa femme, d’expliquer qu’on est fier d’avoir réussi à résoudre un problème hyper-technique. Tandis que là, entre gens du métier, on se comprend», souligne Samuel Liard.

Besoin de reconnaissance

Code d’Armor, c’est aussi, en filigrane, l’occasion de se redorer le blason, de gagner en estime de soi. «Les développeurs ont beau être essentiels, passionnés, performants, ils ne sont que rarement reconnus socialement et financièrement. Sauf à créer sa propre boîte ou à endosser un statut de manager, qui les éloigne des codes pour les faire entrer dans un tout autre métier pour lequel ils ne sont pas toujours les mieux formés.» Bref, Code d’Armor, à défaut d’autres choses, c’est la promesse de se dérider. Et, qui sait, de retrouver la cote.

* Prononcez S-S-2-i, pour sociétés de service en ingénierie informatique.

Pratique : la première soirée Code d’Armor se tiendra le mardi 6 décembre, à partir de 19h30, dans la salle de réunion de la Technopole Anticipa, au 4,rue Ampère. La conférence, animée par Nicolas De Loof, de la société Cloudbees, à Rennes, portera sur le«cloud computing». Twitter : @codearmor.

Source : Le Télégramme, 29 novembre 2011

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