Publié le 7 décembre 2011
Revue de presse - Ixfiber a la fibre pour croître

Créée il y a cinq ans par une poignée de naufragés d’Highwave, la société Ixfiber, spécialisée dans les fibres optiques spéciales, a le vent en poupe. Pour honorer ses commandes et renforcer sa R&D, elle vient d’investir dans une seconde tour de fibrage. Visite guidée.

Highwave Optical Technologies avait fait construire les bâtiments mais n’aura guère eu le temps de les user. Après l’effondrement du marché des télécoms et la liquidation de la plus célèbre des start-up lannionnaises, c’est Ixfiber qui a pris sa place, rue Paul-Sabatier. Même métier – la fibre optique -, mêmes talents – ce sont des anciens d’Highwave qui ont créé Ixfiber -, mêmes locaux. Mais des ambitions et des applications dans des domaines bien différents, assez éloignés des télécoms.

Systèmes de navigation, surveillance des centrales

En un peu moins de six ans d’existence, Ixfiber a déjà multiplié par dix son chiffre d’affaires, établi autour de 4M€. Pour autant, pas question de marcher dans le sillage d’Highwave ni de jouer la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. «On a déjà triplé nos effectifs, passés de 8 à 25. Nous monterons peut-être jusqu’à 30 ou 40, mais n’avons pas vocation, c’est clair, à être 250.», expose Benoît Cadier, directeur général. Qu’on se le dise. Si Ixfiber conçoit, développe et commercialise, depuis Lannion, des fibres optiques, ces fibres n’ont rien à voir avec les fibres de transfert des télécommunications qui traversent les océans. Non, le truc d’Ixfiber, ce sont les petits bouts de fibre qui vont être intégrés, soit dans des capteurs lasers, soit dans des environnements dits «sévères», soumis à haute température ou à des radiations nucléaires. «Nos fibres sont, par exemple, utilisées dans l’aéronautique (systèmes de navigation des avions, bateaux, missiles) et les sondes spatiales, dans la microgravure des objets pour combattre les contrefaçons, dans le domaine médical, en dermatologie ou en ophtalmologie pour traiter la rétine», illustre Benoît Cadier. Mais aussi, pour le contrôle des centrales nucléaires et les zones de confinement des déchets radioactifs: mesure des températures, surveillance des installations… Autant de marchés de niche. Etautant de fibres spéciales pour lesquelles il faut sans cesse imaginer des gaines et revêtements particuliers adaptés à leur usage non moins spécial.

Une deuxième tour pour mieux innover

La tour de fibrage rachetée à Highwave n’y suffisait plus. «Nous venons donc d’investir 500.000 € dans l’acquisition d’une deuxième tour, qui sera présente pour répondre aux besoins d’accroissement de la production mais servira au premier chef, à imaginer les fibres et composants de demain», indique Benoît Cadier. Avec blouse jetable et sur chaussons de rigueur, nous pénétrons dans les salles grises qui renferment la bête. Une tour de 12 mètres de haut, dont on atteint le sommet en trois paliers distincts. Tout en haut de la tour, le verre tiré de préformes se présente sous l’allure d’un barreau. Lequel va s’affiner, au fur et à mesure de sa chute vertigineuse, jusqu’à devenir presque invisible. Des couches polymère vont ensuite venir le recouvrir, avant en bobinage… et expédition. «Nous produisons ainsi à Lannion, chaque année, quelques milliers de kilomètres de fibres, toutes différentes.» Sans crainte de la crise? «J’ai confiance dans le marché des lasers et des capteurs. Mais nous ne sommes pas totalement à l’abri des fluctuations, qui pourraient affecter nos marchés industriels», répond avec prudence Benoît Cadier.

Pratique Ixfiber, rue Paul-Sabatier, à Lannion. Tél. 02.96.04.10.50, info@ixfiber.com

Source : Le Télégramme, 7 décembre 2011

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